ou l’absence de moralité de nos sociétés technophiles

Dans l’esprit des conférences gesticulées, cet essai avec des exemples concrets, prend le contre-pied de l’idée générale véhiculée faisant croire que le numérique, les techniques d’information et de communication, seraient censées apporter des solutions à tous les maux de notre société : mémoire, écologie, gratuité, démocratie, bonheur, emploi et même… l’immortalité. Le propos est de bien montrer l’indépendance de deux axes :

• le progrès technique
• le progrès social

La technique utilise la dilution des responsabilités et la dé-localisation des nuisances comme deux principes redoutables. Laisser la technique diriger nos rapports sociaux, c’est ignorer notre implication politique dans la vie quotidienne. Car on ne peut qualifier de progrès une régression sociale. C’est au cœur de la question de ce que le numérique peut nous apporter… ou pas.

• Le numérique est-il éternel ?
• Pollue-t-on en publiant des photos via l’Internet ?
• Le “gratuit” (volant nos données personnelles) est-il la revanche des pauvres ?
• Est-on émancipé en signant des pétitions en ligne?
• Peut-on déchiffrer l’inconscient d’un inconnu par la seule observation de ses achats ?
• Le numérique réduit-il le chômage ?
• Sommes-nous librement servis par les automates ou bien esclaves des “applications” ?

Bref, l’humour noir au service d’un moment de détente joyeux et… instructif.

Maître de conférence (i.e. enseignant-chercheur) en informatique, et donc spécialiste du numérique, l’auteur côtoie dans son laboratoire de recherche intelligence artificielle et big data. Il forme également des étudiants dont le métier sera de développer des logiciels (sont-ce encore des outils ?) dont la plupart exploitera les données personnelles des utilisateurs. Même s’il est facile de le retrouver d’un clic, on ne connaît pas son nom, juste le prénom François. Comme une forme de résistance aux injonctions de mise en scène de soi.

Préface de Bernard Friot : sociologue et économiste, professeur émérite de l’université Paris-Nanterre.